Et si vous souteniez ceux qui ont vécu la perte d'un enfant ? (1/3)

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Invités

Jennifer et Benjamin sont les deux voix que vous allez entendre dans ce podcast. Deux voix qui ont eu le courage de briser le silence...

Sujets abordés

  • Congé maternité et fausse couche.
  • Politique globale sur la parentalité au travail.
  • Soutien au second parent.

Une phrase à retenir du podcast

"Suite à une fausse couche, il ne s’agit pas seulement d’appliquer des droits. Il s’agit d’un réel enjeu managérial d’écoute et d’ouverture."

Quelques conseils suite à cet épisode

Il faut savoir qu’en France, lorsque la perte du fœtus a lieu au-delà de 22 semaines de grossesse ou que le poids du bébé à la naissance est d’au moins 500 g, les salarié-es ont le droit à leur congé maternité et second parent.

Et comme beaucoup d’entre vous qui me lisent sont basés au Canada, sachez qu’ici les femmes peuvent réclamer leur congé de maternité si elles perdent leur bébé à compter de la 20e semaine de grossesse. Quant aux pères ou au second parent, rien n'est mis en place. Tout ce que je sais pour le moment c’est qu’en 2012, un couple a déposé une pétition signée par plus de 12 000 personnes à l'Assemblée nationale pour que les pères aient aussi droit à un congé, mais 10 ans après on a toujours rien.

Alors oui, que ce soit en France ou au Canada, au niveau légal on n’a pas grand chose lorsqu’on fait une fausse couche ou qu’on perd son enfant, ce qui ne vous empêche pas en tant qu’employeur de faire plus que la loi. Et cela commence par créer un environnement de travail favorable. Il est essentiel de créer un environnement de travail dans lequel les employés se sentent soutenus et à l'aise . Favoriser un tel environnement signifie qu'en cas de perte, de deuil, de maladie, les employés se sentent déjà à l'aise de contacter leur supérieur hiérarchique et n'ont pas à craindre d'être jugés ou incompris.

Vous pouvez aussi mettre en place une politique globale sur la parentalité au travail qui inclurait les fausses couches, les grossesses molaires et les mortinaissances.

Je vous dirait que ça peut être facilitant pour vos managers si une telle procédure est mise en place car il peut être inconfortable, voire délicat, de parler de fausse couche, de grossesse extra-utérine et de deuil périnatal sur le lieu de travail. Mais sachez que ça sera encore plus difficile d’en parler si rien n’a été mis en place dans l’organisation et dans l’équipe pour soutenir la parentalité et prendre en compte ces moments de vie personnelle et familiale qui impactent la vie professionnelle. Alors, je vous encourage vivement à mettre en place et à faire vivre cette politique sur la parentalité pour que vos managers et vos employés se sentent à l’aise de parler de ces sujets qui peuvent être délicats, mais aussi pour contribuer à rendre la fausse couche moins taboue et faire en sorte les gens se sentent plus à même de demander du soutien.

Et enfin, n’oubliez pas d’offrir au second parent le même soutien car ce deuil peut affecter n'importe qui, pas seulement les femmes...